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Le Rouge et le Noir, Stendhal, 1830

L’auteur

Stendhal, de son vrai nom Henri Beyle, est un écrivain français parisien, réaliste et romantique, du milieu du XVIIIe au milieu du XIXe. Il réalise aussi des essais, des nouvelles, mais il est surtout connu pour ses romans comme Le Rouge et le Noir (œuvre étudié) en 1830 ou encore La Chartreuse de Parme en 1839. Véritable Bonapartiste, il inscrit son caractère dans son personnage Julien SOREL. Il fut un grand sentimentaliste au travers de ses œuvres où l’amour a une place importante.

L’œuvre

Le Rouge et le Noir, sous-titré Chronique du XIXe siècle, deuxième sous-titré Chronique de 1830 est un roman romantique et psychologique de 1830, le deuxième de Stendhal, en deux parties. Il fut édité aux éditions Levasseur, et mon édition fut « bibliolycée » On découvre à travers le texte la « société » de l’époque, que l’auteur critique comme étant inégalitaire et cloisonné : les gens du peuple restent avec le peuple et ne peuvent s’élever, il y a comme un groupe fermé, ils sont cloisonnés à leur origine ; de même pour les bourgeois, ils ne se mélangent que très peu au peuple.

Résumé

Le roman retrace l’évolution d’un fils de charpentier de campagne, qui doué d’une grande intelligence, s’élève jusqu’à l’aristocratie parisienne. On notera que l’amour prend une place importante tout au long de l’histoire : la première partie est rythmée par la relation avec Madame de Rênal, la deuxième par Mademoiselle de la Mole. Le héros, d’abord précepteur pour les De Rênal, puis secrétaire pour le marquis de la Mole, fini décapité pour avoir attenté au jour de Madame de Rênal, son premier amour, mais aussi son véritable amour, juste après son mariage non-officiel avec Mademoiselle de la Mole. Les femmes lui servent involontairement à s’élever, l’amour et l’honneur sont deux sentiments forts qui s’opposent vers la fin de l’histoire, c’est pourquoi il dérape et sera condamné à la peine de mort.

Le texte est vraiment coupé en deux parties distinctes : dans l’une, Julien est très jeune, pauvre, précepteur pour les De Rênal, amoureux de Madame de Rênal, à verrière puis à Besançon ; dans l’autre il est plus noble, jeune adulte, secrétaire pour le marquis, et amoureux de sa fille, qui tombera enceinte de Julien, à Paris principalement. Seul l’abbé Pirard est présent tout au long du texte, il fut un véritable père pour Julien. Enfin, on retrouve Madame de Rênal en fin de texte, cause de l’exécution de Julien, à 27 ans tout de même. En si peu de temps, il aura pu se forger, progresser socialement, être déshonorer, et mourir exécuté.

Thèmes

L’amour et les transports amoureux, topos présent tout au long du texte ; le déshonneur dès le XXXVe chapitre, avec la lettre de Mme de Rênal qui peint un tableau très critique de Julien ; l’argent et les classes sociales, notamment dans la deuxième partie de l’œuvre, quand Julien, pauvre provinciale, charpentier de famille, vit avec l’aristocratie parisienne, et très explicitement lors de sa plaidoirie pour son procès où il critique l’assemblée de bourgeois « qui ne sont pas des siens » ; on peut aussi parler d’une critique de l’auteur sur la société, à travers l’ensemble de son œuvre ; sans oublier l’ensemble des sentiments présents : la colère (pulsion d’assassin contre Mademoiselle de la Mole), la peur dans l’amour, la vengeance (attentat sur Madame de Rênal), la honte lors de la lettre de Louise de Rênal ; etc.

 

Personnages

Il y a trois grands personnages :

  • Julien Sorel ; protagoniste dont on suit l’aventure. Fils de charpentier, d’abord, pauvre et insouciant, non initié à la bourgeoisie, puis anoblie et puissant, « seigneur » grâce au don du marquis. Homme plutôt charmant, noble et poli « du cœur » (noblesse du cœur), de mieux en mieux habillés car de plus en plus importants socialement. Sentimentale et juste, parfois pris de colère, agissant avec courage pour laver son honneur (duel puis attentat)

  • Louise de Rênal ; amante de Julien, femme du maire de Verrières. Plutôt calme et distante, mère de 3 enfants, elle sera responsable de la chute du héros. Elle meurt trois jours après Julien, naturellement.

  • Mathilde de la Mole ; femme de Julien, porteuse d’un enfant de Julien, fille du marquis. Méprise les hommes de son rang qu’elle trouve ennuyants et prévisibles. Elle est doué d’une grande intelligence et n’hésite pas à traiter de sujet peu commun (comme Napoléon) avec Julien.

Mais aussi de nombreux autres : l’abbé Pirard, véritable père psychologique de Julien, Mr de Rênal, maire de Verrières, le marquis et Norbert, son fils, de la Mole, Mr Valenod, Fouqué ami de Julien, Comte Altamira « conseiller en relation amoureuse » …

Passage choisi 

« Une heure du matin » Chapitre XVI, deuxième partie. P348/349/350

Mathilde a donné rendez-vous à Julien dans sa chambre, la nuit à 1 heure. Julien craint une embuscade, certainement dû au traumatisme de sa relation avec Louise de Rênal. Il doit poser une échelle allongée dans le jardin contre la façade de façon à atteindre la chambre de son amante. Il craint tellement un piège qu’il va à son rendez-vous armé d’un pistolet chargé, de diverses armes, etc. ! En fin de compte, il se détendra après avoir vérifié chaque recoin de la chambre, sous le lit, dans le placard, …

La crainte et l’appréhension de ce rendez-vous sont un premier axe à étudier, avec le champ lexical de la méfiance. Il va même jusqu’à « espionner » les bruits de l’étage des domestiques, pour avoir une idée du nombre de participant à l’embuscade nocturne, « il fit une reconnaissance militaire et fort exacte », on voit bien sa paranoïa… Enfin, il va même jusqu’à sortir une arme quand Mathilde lui saisit le bras.

La préparation et la planification méticuleuse de Mathilde serait un deuxième axe, qui montrerai tout son amour. On parlera de la corde, de la suggestion de redescendre l’échelle, tout préparé à l’avance, bien entendu ; tellement que Julien en déduis qu’elle a l’habitude de ces excursions avec son fiancé le Marquis de Croisenois. Enfin, même les derniers instants de cette soirée étaient planifiés : quand Mathilde dit que Julien passera par la porte, tout naturellement, alors qu’il est venu par une échelle.

C’est à la suite de cette rencontre que Julien, lors d’une explication avec Mathilde, fut pris d’une pulsion meurtrière, chapitre suivant. Enfin, cette scène est très importante dans l’histoire puisqu’elle représente le commencement de la relation physique entre les deux personnages.

 

 

 

 

Avis personnel

Cette œuvre est de qualité, très réaliste. Chaque scène, chaque lieu peut exister dans un monde réel (rappelons que la ville de Verrières est une pure invention, dernier §). Mais le texte est compliqué, dû au langage (soutenu), à l’ancien français, et l’histoire ne convient pas à un adolescent comme moi plutôt intéressé par des fictions ou des romans fantastiques ; toutes ces choses ont rendu le livre long à lire (il fait tout de même 500 pages aux éditions Bibliolycée). Sinon par rapport à l’histoire, c’est vrai qu’elle est passionnante, jonchée de rebondissement, le héros est très bien, souvent victime de lui-même, et totalement de la société : pour quelqu’un de son intelligence et de ses capacités, comme il le dit dans son jugement, il ne fait pas bon de vivre à son heure : il a voulu s’élever à un rang qui lui conviendrait mieux, il en est mort à 27 ans. Pour conclure, l’œuvre est donc réellement de qualité, mais ne correspond pas à mon style de lecture.

Je conseille le film, présent sur YouTube. Il correspond bien au texte original, malgré quelque changement (rêve lors de l’extrait choisi) ou suppression (une bonne partie du séminaire est omis dans le film). Il m’a permis de mieux comprendre certains passages, et de confirmer mon interprétation d’autres passages.

 

Guilhem ROLLAND 1S1, Lycée Sainte Cécile

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